L'essor spectaculaire du commerce électronique dans le contexte des restrictions de mouvement causées par la COVID-19 a fait passer la part des ventes au détail en ligne de 16 % à 19 % du total des ventes au détail en 2020, selon les estimations d'un nouveau rapport de la CNUCED (Conférence des Nations-Unies sur le commerce et le développement) publié le 3 mai 2021.
Une hausse actée en 2019 et dans la même tendance pour 2020
Selon le rapport, les ventes mondiales de commerce électronique ont bondi à 26 700 milliards de dollars à l'échelle mondiale en 2019, soit une hausse de 4 % par rapport à 2018, selon les dernières estimations disponibles.
Ce chiffre comprend les ventes d'entreprise à entreprise (B2B) et d'entreprise à consommateur (B2C), et équivaut à 30 % du produit intérieur brut (PIB) mondial cette année-là.
La France se positionne à la sixième place avec un volume de vente de 785 milliards de dollars, dont seulement 116 millions de dollars concernent la vente aux particuliers pour 38 millions d’acheteurs en ligne.
Des résultats contrastés pour les entreprises de commerce électronique B2C
Le rapport souligne que la pandémie de COVID-19 a entraîné des résultats contrastés pour les principales entreprises de commerce électronique B2C.
Les données relatives aux 13 principales entreprises de commerce électronique, dont 11 sont originaires de Chine et des États-Unis, révèlent un renversement notable de la situation pour les plateformes offrant des services de voyages et de voiture avec chauffeur, ce qui semble cohérent en période de pandémie et de restrictions des déplacements.
Toutes ont connu une forte baisse de la valeur brute des marchandises (VBM) et une chute correspondante de leur classement.
Par exemple, Expedia est passé de la 5ème place en 2019 à la 11ème en 2020, Booking Holdings de la 6ème à la 12ème et Airbnb, qui a été introduit en bourse en 2020, de la 11ème à la 13ème place.
Et une mauvaise note en matière d’inclusion numérique !
Malgré les revenus considérables des entreprises de commerce électronique, un indice publié par la World Benchmarking Alliance en décembre dernier leur a attribué une mauvaise note en matière d'inclusion numérique.
L'indice a classé 100 entreprises numériques, dont 14 entreprises de commerce électronique, en fonction de leur contribution à l'accès aux technologies numériques, au développement des compétences numériques, au renforcement de la confiance et à la promotion de l'innovation.
Les entreprises de commerce électronique ont obtenu des résultats inférieurs à ceux des entreprises d'autres secteurs numériques tels que le matériel informatique ou les services de télécommunication.
Par exemple, l'entreprise de commerce électronique la mieux classée est eBay, à la 49ème place. Dans l'ensemble, les entreprises de commerce électronique ont obtenu un score de seulement 20 sur un total possible de 100.
L'un des principaux facteurs de cette mauvaise performance résiderait dans le fait que ces entreprises ont été pour la plupart fondées au cours des deux dernières décennies seulement, et sont donc relativement jeunes.